The beginning of Tarot cards meaning - Etteillas Troisième Cahier

coredil

As we all know the first known books that have been written about Tarot divination are:
"Monde Primitif", Vol. 8 from Gébelin (1781)
and
"Manière de se récréer avec le jeu de cartes nommés Tarots" from Etteilla.
This book consists of four volumes named "Cahier" all published between 1783 and 1785.

The "Premier Cahier" is available online at the BnF.
There is a Facsimilé edition of the Premier and Deuxième Cahier by Éditions Jobert 1976
(ISSN 0337-0674)
The "Quatrième Cahier" is included as facsimilé in "L’Astrologie du livre de Thot"
by Jacques Hallbronn, Guy Trédaniel Éditeur 1993 (ISBN 2-85707-556-1)

There is a commented facsimilé edition of Gébelins work:
"Court Gébelin - Le Tarot - Présenté par Jean-Marie Lhôte" Berg International Editeurs 1983.
(ISBN: 2-900269-30-X)
(BTW Gébelins text is available on some sites as text.)

Further:
One of the early book from Etteilla on Cartomancy is also available online:
"Etteilla ou la seule manière de tirer les cartes"
In this thread I made some comments on this book:
http://www.tarotforum.net/showthread.php?t=123910

To my knowledge, the "Troisième Cahier" has never been reprinted and is not available online.
There are some copy of the original book in several historical library, among them at the "Bibliothèque nationale de France" (BnF).
This is where from I got a microfilm from.
"Etteilla, ou Instruction sur l'art de tirer les cartes, par Alliette, 3e et dernière édition par l'auteur de la Cartomancie. Manière de se récréer avec le jeu de cartes nommées Tarots, pour servir de troisième cahier à cet ouvrage par Etteilla."
RESERVE KH-108-4
MFILM BOBINE- 2068 (R222868)

Looking at the scans, it seems to me as if this particular copy of the BnF is made of several books who originally do not belong together, but this is just a guess:
"Etteilla ou instruction sur l’art de tirer les cartes" and "Instruction sur le Loto des Indiens".
The "Troisième Cahier" is at the end, unfortunately the "Suplément au troisième Cahier" is not included. I have no other explanation why the two other works are bounded with the "Troisième Cahier".

Put very quickly the "Premier Cahier" is a complicated try from Etteilla to create a system build on his former cartomancy technic (I called it technic rather than knowledge). It is a quite complicated numerology system.

The "Deuxième Cahier" is in the same veine and concentrates on several connections between the cards and the universe. Here and there you will find some cards meanings but not systematicly.

The "Troisième Cahier" seems to have been published first (see the last advertising page of the Troisième Cahier). It contains all the card meanings (mostly keywords) which are not different of what we can find on Etteillas deck.
Grimaud editions of the deck have almost exactly the same keywords.
The Papus deck found in his book "Le Tarot Divinatoire" have exactly the same keywords as in the "Troisième Cahier".

In the "Quatrième Cahier" Etteilla writes mostly on the connection between Tarot and Astrology.

All four Etteillas book are full of statements without any other source or explanation than: "The Egyptians say ..." or "The Egyptians do ...".
On a very personal note and as a french native speaker I find Etteillas style mostly heavy and confusing and sometimes even hard to follow, the "Troisième Cahier" being the lightest one, maybe because it contains less explanations than the others.
Curiously I find Etteillas style in his early book "Etteilla ou la seule manière de tirer les cartes" much lighter and even humorous sometimes, as if he would not take the whole thing too seriously.
I could not find any trace of this hunour in all four "Cahier", only sometimes a very caustic kind of humour when he speaks about his colleagues and always labells them as "Ignorants".

I find also interesting that Gébelins work that came first feels almost shy in his explanations and card meanings which are to me very general and almost prudent, at least compared to those of Etteilla. Of course Etteilla was already a professional cartomancer and had already written several books on cartomancy.

As I pointed in post #6 of the earlier mentioned thread, it is easy to see that Etteilla recycled all his former cartomancy technic and adapted it to the Tarot deck adding meanings and keywords for the missing cards.
I find it also very interesting and amusing that all Etteillas keywords (coming first from his early cartomancy works and going through the four Cahier) could find their way through all Tarot Masters after him (including Waite) until today.
After all, he was a professional cartomancer and had a lot of know-how, why should all the other reinvent the wheel!

I hope this text can help.
To me it was the last missing chain link to fully understand where do all the Tarot card meanings came from.

Some technical details:
I wrote this text in plain text from the scans I made from the microfilm in order to make a version available that can easier be analysed or even translated.
I wanted first to upload a nice layouted PDF or RTF with original paging layout etc. as an attachment but then I decided to write the text with BB code directly into the thread, this way it is available to everyone visiting this forum and not only to registered members.

Of course, I am aware that a french text does not mean availability for every one, but well it's a beginning, feel free to translate.

Upper and lower case are original.
Use of Italic is original.
The punctuation is original.
The paging and the footnotes numbering are not original.
I (mostly) translated some words in modern french.
Things like "faible" instead of "foible" or "ignorants" instead of "ignorans".

According to the BnF, I am allowed to put this text online for not commercial purpose.

Now here is Etteillas "Troisième Cahier":

The first part
MANIÈRE
DE SE RÉCRÉER
AVEC LE JEU DE CARTES
NOMMÉS TAROTS:

Pour servir de troisième Cahier à cet Ouvrage.

PAR ETTEILLA

A AMSTERDAM;

Et se trouve
A PARIS,

Chez
SEGAULT, Libraire, Quai de Gèvres.
LEGRAS, Libraire, Quai Conty, à coté du petit Dunkerque.

1783.
L’Art de tirer les Cartes Françaises, ayant généralement plu, j’ai cru que je flatterais de même la curiosité & le gout de presque toute l’Europe, si je mettais au jour celui de tirer les Cartes nommées TAROTS, celles-ci étant à tous égards l’origine des nôtres, puisqu’elles nous viennent (ainsi que nous l’a très savamment dit M. Court de Gébelin, dans son huitième Volume du Monde-Primitif,) des premiers Egyptiens.

Je ne disserterai point ici à fond sur ce Jeu de Cartes, ou plutôt ce précieux Livre, qui m’est familier depuis 1757. sur lequel je proteste avoir trouvé des renseignements uniques; je dirai donc quelle est la manière de s’en récréer, à l’imitation des anciens Peuples qui en faisaient leur plus solide occupation, ce Jeu de Cartes nommées jadis le Livre de Thot, renfermant en général toutes leurs sciences, & particulièrement leur Religion, leurs Oracles, & leur Médecine universelle, ainsi qu’il est facile de s’en rendre raison, en interprétant, à la façon des Ancients Mages, les soixante-dix huit Hiéroglyphes qui sont contenus dans ce Jeu de Cartes. (*1) Pour entendre ce que je vais dire, il est utile d’avoir sous les yeux le Jeu de Cartes nommées Tarots, & sans se mettre en peine de l’ordre que je tiens pour les nombres & L’interprétation que je donne aux Hiéroglyphes, il faut écrire l’un et l’autre sur chacune des Cartes, suivant le plan que j’indique, promettant, au surplus, de mettre en lumière ce qui manque ici, pour avoir une idée complète de ce Livre de Thot, qui renferme l’Univers entier. (*2)

________________________________
[SIZE=-2]*1. Voyez dans l’ouvrage, p... nos. 9, 10, 11 & 12.
*2. C’est la juste expression du plus savant & du plus grand Antiquaire qui soit parvenu j’usqu’à nous.
P.S. On trouve ce Jeu de Cartes corrigé, à Paris, chez l’Auteur, demeurant, rue de la Verrerie, vis-à-vis celle de la Poterie, dans le bâtiment neuf. S’adresser au Portier.[/SIZE]
MANIERE DE SE RÉCRÉER
AVEC LE JEU DE CARTES NOMMÉES TAROTS
Pour servir de troisième Cahier à cet Ouvrage

Nº. 1. Les Egyptiens prenaient cette Carte ou lame, (*3) sur laquelle était tracé un Hiéroglyphe (*4) pour l’homme qui les consultait; ainsi cette Lame ou Carte, signifie, ou représente celui qui interroge les Oracles, par le Livre de Thot.

Nº. 2. Le Soleil, ce Hiéroglyphe signifie éclaircissement.

Nº. 3. La Lune, signifie coup de langue.

Nº. 4. L’Etoile signifie dépouillement.

Nº. 5. Le Monde (*5) signifie Voyage.

Nº. 6. L’Impératrice (*6) signifie, à quelque chose malheur est bon; ou, ce qui nous a nui, nous deviendra ou nous devient utile.

Nº. 7. L’Empereur, signifie appui.

Nº. 8. Cette Carte, ou mieux ce Hiéroglyphe, comme les deux précédents, ne ressemblent plus en aucune sorte à ce qu’ils étaient chez les premiers Egyptiens. (*7) Sur cette Carte on voit aujourd’hui une Junon, ou une Papesse, ou une Donzelle Espagnole; signifie la femme pour qui on interroge les Oracles du Livre de Thot.

Nº. 9. La Justice, signifie Équité; exemple: C.B.A. A soit Jupiter. La Justice en B, & une figure quelconque en C. .... A Jupiter, B rendra la Justice à la figure C. auc contraire A. B. C. sera C qui rendra justice à A. Cet exemple doit servir généralement pour tous, lorsqu’il faut interpréter les Oracles offerts dans le coup tiré.

Nº. 10. La Tempérance, signifie ou annonce qu’il faut se tempérer. Dans le sujet eu égard au sujet indiqué dans la lame suivante, soit pour le physique ou soit pour le moral; les extrèmes, dans l’un & l’autre cas, étant contraires à la loi que nous indique la sage Nature, dans les mouvements généraux.

Nº. 11. La Force, soit C. B. A. A, le questionnant; B, la Force; C, un rival du questionnant; celui-ci sera vaincu. Soit B. C. A. aux menaces de A. ... C ira chercher la Force B, & vaincra A. ... Ce vrai Hiéroglyphe, ainsi que les deux précédents, & les suivants, nous viennent directement des Egyptiens, si on en excepte qu’en passant dans les mains des Grecs, des Arabes, des premiers Peuples Anglais, & des Espagnols, enfin des Romains, des Allemands, &c. ils ont été altérés, ainsi qu’en général presque tous les nombres transposés; ce que je démontre & prouve évidemment
dans l’Ouvrage entier: signifie la Force.
________________________________
[SIZE=-2]*3. Elles étaient de l’or le plus fin, & leur dimension était 1 sur 2.
*4. Le Hiéroglyphe qui était sur cette lame, est absolument changé; ainsi sans entrer en matière, cette Carte n’offre plus aujourd’hui, suivant le pays où elle est fabriquée, qu’un Jupiter, ou und Pape, ou un Spadassin.
*5. Effacez le Cartouche oval, & mettez en place un Serpent, ayant la queue dans la gueule... & au lieu de deux misérables brins d’herbe, mettez deux pyramides qui doivent avoir 59 mesures, en raison de la figure qui en avait 121; & d’accord avec tous les Savants, vous concevrez que cette figure était ceinturée de 7 étoiles. ...
*6. Notre inestimable Antiquaire voudra bien vérifier qu’il s’est trompé: ce Hiéroglyphe est moderne; dans l’un des trois autres cahiers je démontrerai que c’était primitivement le quatrième jour de la Création.
*7. La Dissertation que j’ai faite sur cette Carte, en prouvant d’une manière irréfutable la sorte d’Hiéroglyphe qui avait primitivement été, m’a mérité à Francfort-sur-le-Mein en 1777, le surnom d’Astro-phil-astres,& Mage de France, aux termes des secondes Sciences humaines.[/SIZE]
Nº. 12. La Prudence; (*8) quelque part où vienne cette Carte dans le coup tiré, c’est un sage avis d’opérer prudemment, puisqu’il est reconnu que le préjugé & l’ignorance nous font un crime de nos actes les plus louables, lorsqu’ils ne sentent pas la marche que nous prenons pour amener l’homme grossier à une vie honnête & utile à la Société; signifie Prudence.

Nº. 13, Le Mariage (*9); ce Hiéroglyphe est un de ceux sur lequels les Egyptiens se sont beaucoup étendus. Ils ont dit; le Mariage est une volonté absolue du Créateur, & quiconque en troublera l’accord, ou en détournera la progression, ne vivra point dans ce monde, ni dans l’autre. ... signifie Mariage.

Nº. 14. Le Diable. Les Egyptiens, par ce mot Diable, ou Démon, n’entendaient pas des Esprits infernaux enchainés dans l’abîme, mais un homme dont la science surpassait de beaucoup celle des autres; enfin, qui savait tout par don divin, ou par une étude interpassante. Tels étaient les Bracmanes, les Gymnosophistes, les Druides, &c. &c. Ce Hiéroglyphe signifie, force majeure, dans tout ce qui regarde les choses de la vie humaine.

Nº. 15. Le Bateleur, (*10) signifie Maladies: au contraire, autrefois regardé comme Mage, il signifiait la Santé.

Nº. 16. Le Jugement, C. B. A. Le Jugement en C, dit que vous ne jugez sur rien. B. C. A. ce que vous jugez de B est véritable; ce que vous jugez de A est faux; signifie Jugement.

Nº. 17. La Mort: notez qu’il faut bien que la mort vienne; mais il ne faut pas confondre. Soit C. B. A. la mort en C. ne dit rien; A. C. B. mauvaise nouvelle pour A; mais comme le livre des Oracles n’est pas celui des Décrets, il faut le plus souvent croire que la mort venue ici en C. n’est qu’une petite visite d’étiquette, qu’elle vient rendre à A: néanmoins il faudrait se défier de B; car c’est lui qui envoie C sur A. & enfin, pour que C porte à-plomb sur A, il faudrait qu’il y eût D. A. C. B. on relève A & B, & C reste tout seul; signifie la mort, ou peu s’en faut, sur la lame qui suit, qui le plus souvent est un inconnu, ou un Projet, ou un Procès; & et dans ce dernier cas tant-mieux.

Nº. 18. L’Hermite. Chez les Egyptiens on ne prenait, comme disent les Provençaux, La Capuce, que lorsque l’on était parvenu au premier degré de la Science & de la Sagesse humaine: ces Philosophes y étaient même, en quelque sorte, forcés par leurs contemporains, & par leurs Disciples, afin que, suivant l’idée vulgaire, les corpuscules du sublime ne s’exaltassent pas si librement: aujourd’hui ce Hiéroglyphe signifie un hypocrite, un traitre (*11).

Nº. 19. La Maison-Dieu. Comme on voit que cette Maison ressemble à la Tour de Montgommery, que l’on vient d’abattre, ou au petit Châtelet que l’on abat, il est bien juste de n’en pas faire, comme les ignorants, le Temple de l’Eternel. Ainsi, comme l’ont témoigné les Egyptiens qui ne l’ont jamais nommée Maison-Dieu, mais Maison des châtiments de Dieu ... elle signifie Prison, misère.

Nº. 20. La Roue de Fortune; ce Hiéroglyphe signifie, augmentation & fortune; notez pourtant que toutes les fois qu’elle paraît dans le coup, il ne faut pas croire qu’elle est à nous; enfin il faut bien consulter où elle est placée (*12).
________________________________
[SIZE=-2]*8. Rayez absolument l’affreux nom de pendu, que l’ignorance la plus outrée a donné à cette précieuse vertu.
*9. Dans l’ouvrage je rends raison de la transposition que je fais de ce Hiéroglyphe, en place de la mort, que je classe au Nº. 17. & sans démontrer ici que je traduis juste la pensée des Egyptiens, je dis qu’il faut remonter à l’esprit du Mariage, qui est naissance, comme naissance est l’esprit de la mort, & celle-ci de la vie.
*10. Ce hiéroglyphe est bien altéré; c’était un mage. ...
*11. J’avertis le Lecteur que je ne traduis toujours qu’à l’égard de la divination des Egyptiens.
*12. On l’a dit souvent très mal, & on va jusqu’à la traiter de folle; mais je la crois très-sage, puisqu’elle ne prend à tâche que de tourmenter les foux.[/SIZE]
Nº. 21. Le Chariot, signifie bruit, dispute, dissension, mauvais ordre: les petits, sans doute fachés contre les chars, disent d’une commune voix, qu’il n’est ni bien, ni agréable d’être éclaboussés comme des barbets, & écrasés comme des puces.

Nº. 0. Le Fol, ou la Folie; cette Carte est la seule qui n’eut effectivement jamais de numéro; ce qui revient assez bien à ce qu’il n’est guères possible d’assigner un nombre à nos chères folies (*13); signifie folie. Il faut entendre que ces 22 premières Lames n’ont jamais eu chez les Egyptiens, à l’égard de la divination, qu’une seule signification; mais lorsque ce livre était remué & mélangé, enfin ouvert, ou coupé, & que l’un de ces 22 Hiéroglyphes venait de haut en bas, alors le pronostic était moindre, c’est à dire, que le chariot venant renversé, de haut en bas, la dispute est moins considérable.
Si le soit-disant Diable vient les pieds en haut, la force majeure est moindre; ainsi de ces vingt-deux significations, les 22 Hiéroglyphes majeurs étant interprétés, comme j’ai dit pour la divination, & non pour la Philosophie hermétique, qui y est si parfaitement développée, qu’il est impossible de n’y pas reconnaître les Originaux de tous les Adeptes, qui ont écrit. Nous allons passer aux 56 Hiéroglyphes mineurs montés sous les quatre premières faces qu’ont tous les nombres relativement aux hautes Sciences, ou secondes Sciences humaines. (*14)

Les bâtons sur leurs assiettes, Situs.

Nº. 22. Le Roi de bâton, c’est un homme.
Nº. 23. La Dame, une femme.
Nº. 24. Le Chevalier, signifie Départ (1).
Nº. 25. Le Valet, Bon Etranger.
Nº. 26. Le 10 de bâton, Trahison.
Nº. 27. Le 9, Retard.
Nº. 28. Le 8, Partie de campagne.
Nº. 29. Le 7, Caquets.
Nº. 30. Le 6, Domestique.
Nº. 31. Le 5, signifie Or.
Nº. 32. Le 4, Société.
Nº. 33. Le 3, Entreprise.
Nº. 34. Le 2, Chagrin.
Nº. 35. Le 1, Naissance.

Les Coupes sur leurs assiettes, Situs.

Nº. 36. le Roi de coupes, Homme blond.
Nº. 37. la Dame, Femme blonde.
Nº. 38. le Chevalier, Arrive (2).
Nº. 39. le Valet, Garçon blond.
Nº. 40, le 10 de coupe, La ville où l’on est.
Nº. 41. le 9. Victoire.
Nº. 42. le 8. Fille blonde.
Nº. 43. le 7. La pensée, (3).
Nº. 44. le 6. Le passé (4).
Nº. 45. le 5. Héritage.
Nº. 46. le 4. Ennui (5).
Nº. 47. l2 3. Réussite.
Nº. 48. le 2. Amour.
Nº. 49. le 1. Table.
________________________________
[SIZE=-2] *13. Les Egyptiens nous offrent ce Hiéroglyphe comme un miroir, qui sans être étamé, donne à chacun la faculté de voir d’un côté les défauts des uns, lorsque ceux-ci voyent en regardant par le côté opposé les défauts des autres.
*14. Je rendrai raison de toutes ces divisions, non à la manière des Antiquaires, mais suivant la science des Cabalistes.[/SIZE]
Les épés sur leurs assiettes[/I].

Nº. 50. Le Roi d’Épée, Homme de Robe (*15).
Nº. 51. La Dame, Veuvage (6).
Nº. 52. le Chevalier, Militaire, Homme d’épée par état.
Nº. 53. le Valet, c’est un Espion.
Nº. 54. le 10 d’Epée, Pleurs.
Nº. 55. le 9. Ecclésiastique.
Nº. 56. le 8. Maladie dite de N.
Nº. 57. le 7. Espérance.
Nº. 58. le 6. Envoyé, Commissionaire.
Nº. 59. le 5. Perte.
Nº. 60. le 4. Solitude.
Nº. 61. le 3. Religieuse (*16).
Nº. 62. le 2. Amitié.
Nº. 63. le 1. Amour folle (*17).

Les deniers sur leurs assiettes.

Nº. 64. Le Roi de denier, Homme brun.
Nº. 65. la Dame, Femme brune.
Nº. 66. le Chevalier, Homme utile.
Nº. 67. le Valet, Garçon brun.
Nº. 68. le 10. La maison.
Nº. 69. le 9. Effet.
Nº. 70. le 8. Fille brune.
Nº. 71. le 7. Argent.
Nº. 72. le 6. Le présent.
Nº. 73. le 5. Amants ou Maitresse (7).
Nº. 74. le 4. C’est un présent.
Nº. 75. le 3. Noblesse.
Nº. 76. le 2. Embarras.
Nº. 77. le 1. Parfait contentemment.

Il faut à présent interpréter ces Hiéroglyphes, tels que les Egyptiens nous le témoignent, lorsqu’ils ont la tête en bas.

Les bâtons renversés.

Nº. 22. Le Roi de Bâton, c’est un homme naturellement bon, mais sévère, & qui le plus souvent attend le vrai moment de corriger.

Nº. 23. La Dame, c’est une bonne femme, économe, vertueuse, point bigotte, point bavarde, point coquette, point paresseuse, point gourmande; enfin une vraie bonne femme, & de beaucoup d’esprit.
Nº. 24. le Chevalier. Désunion (8).
Nº. 25. le Valet. Fausse nouvelle (9).
Nº. 26. le 10. Barres (10).
Nº. 27. le 9. Traverses.
Nº. 28. le 8. Disputes intestines.
Nº. 29. le 7. Indécision.
________________________________
[SIZE=-2] *15. Chez les Egyptiens, du règne des vrais Mercures, ceux qui commandaient les Armées rendaient la justice, traitaient les malades & desservaient les Temples pendant la paix.
*16. Chez les Egyptiens, on ne recevait pour Vestales que celles dont la nature était informe; ce qui était très-rare.
*17. Amour folle; pour la tempérer, faites travailler journellement dix-huit heures aux labours; le remède est Egyptien.[/SIZE]
Nº. 30. le 6. Attente.
Nº. 31. le 5. Procès.
Nº. 32. le 4. Fleurissement (18*).
Nº. 33. le 3. Peine court à sa fin.
Nº. 34. le 2. Surprise (11).
Nº. 35. le 1. Se défier de la première victoire.

Les coupes renversées.

Nº. 36. Le Roi de coupe, c’est un homme en place, mais mal placé, s’occupant du commerce des Marchands Rubaniers c’est à dire, vendant la faveur.

Nº. 37. La Dame, c’est une femme en place, mais tripotière, se mêlant des projets, des procès; enfin, tripotant en tous genres pour avoir de l’argent, & mourir comme celles que tous les Egyptiens ont écrites dans leur Livre, couvertes de honte, de remords, & tachés à perpétuité d’infamie.

Nº. 38. le Chevalier. Plus d’esprit que de conscience.
Nº. 39. le Valet. C’est un flatteur.
Nº. 40. le 10. Pret à perdre (12).
Nº. 41. le 9. Sincérité.
Nº. 42. le 8. Fêtes, Gaieté.
Nº. 43. le 7. Projet.
Nº. 44. le 6. L’avenir.
Nº. 45. le 5. Faux projets.
Nº. 46. le 4. Nouvelle connaissance.
Nº. 47. le 3. Expédition d’affaires.
Nº. 48. le 2. Désir.
Nº. 49. le 1. Changement.

Les épés renversées
.

Nº. 50. Le Roi d’Épée, Homme méchant.
Nº. 51. La Dame, Méchante femme, colérique, pigrièche, bigote, un diable a la maison.
Nº. 52. le Chevalier, C’est un fat, n’ayant à la bouche que des sarcasmes qu’il rapporte des tripots, des tabagies; enfin des lieux qu’il hante; car de sa nature ANTIPHIBOLOGIQUE, c’est un
ignorant (13).

Nº. 53. le Valet, Imprévue (14).
Nº. 54. le 10. Evènement fâcheux, qui tournera à profit.
Nº. 55. le 9. Se défier, ou Juste défiance (15).
Nº. 56. le 8. Trahison passée (16).
Nº. 57. le 7. Sages avis (17)..
Nº. 58. le 6. Déclaration d’amour.
Nº. 59. le 5. Deuil.
Nº. 60. le 4. Economie (18).
Nº. 61. le 3. Effet égaré (19).
Nº. 62. le 2. Amis inutiles ou faux amis, ou parents peu utiles (20).
Nº. 63. le 1. Grossesse.

Les deniers renversés.

Nº. 64. Le Roi de denier, Hommes vieux, & vicieux.
Nº. 65. la Dame, Mal sûr (21).
Nº. 66. le Chevalier, Brave homme sans emploi.
Nº. 67. le Valet, Prodigue (22).
________________________________
[SIZE=-2] *18. Il faut dans le grand Etteilla, au Numéro 15, entendre aussi fleurissement.[/SIZE]
 

coredil

The second part
Nº. 68. le 10. Loterie (*19).
Nº. 69. le 9. Duperie.
Nº. 70. le 8. Usure.
Nº. 71. le 7. Inquiétudes (23).
Nº. 72. le 6. Ambitions.
Nº. 73. le 5. Manque d’ordre.
Nº. 74. le 4. Clôture (24):
Nº. 75. le 3. Enfant.
Nº. 76. le 2. Lettre.
Nº. 77. le 1. Bourse d’argent.

Reprenons nos 24 petits Numéros.

(1) Départ, n’est pas une figure; mais le départ de la carte qui la suit.

(2) Arrive, Idem.

(3) La Pensée; on voit sur qui elle tombe; exemple, 54, 53, 43, on dit: vous espionnez quelqu’un pour lui faire verser des larmes, &c.

(4) Le Passé: si on voit 18, 44, on dit, dans le passé vous avez commis une affreuse perfidie, dont vous devez avoir mille remords; ou auc contre, 44, 18, 51 (ce dernier nombre renversé): Une méchante femme vous a trahi dans le passé.

(5) Ennui (*20); 56, 46, votre ennui vous fera, ou vous fait, ou vous a fait tomber malade; car il faut toujours voir quel tems (?) est marqué dans les lames qui sont venues; 46, 56, votre maladie vous porte trop à l’ennui.

(6) Veuvage, n’est pas une figure, mais purement un évènement: 8, 51, 1, l’homme mourra avant la femme: 1, 51, 8. le Mari restera veuf: 8, 1, 51, ils iront tous les deux à la queue du loup, le Mari prenant le pas.

(7) Amant ou Maitresse: lorsque les lames sont tirées pour un homme, & que 73 est sortie, c’est une annonce qu’il a une maitresse; ainsi, pour une femme, on lui dit qu’elle a un Amant.

(8) Désunion. il faut voir sur quoi ce hiéroglyphe porte; si c’est désunion avec la Femme, avec la Maîtresse, avec l’argent, &c.

(9) Fausse Nouvelle. Il faut voir de qui elle viendra, sur quoi elle portera, ou a porté.

(10) Barre; 26, 35, vous remportez la victoire sur les empêchements: 35, 26, c’est le contraire.

(11) Surprise; 49, 34, vous serez surpris par un changement: 47, 49, 34, il sera heureux: 54, 49, 34, il vous fera pleurer. Notez bien, que si vous lisez cet Ouvrage sans avoir sous les yeux les hiéroglyphes, c’est peine perdue; car vous ne pouvez entendre ce que je dis, & encore bien moins ce que je dois passer sous silence.

(12) Prêt à perdre; 77, 40, beaucoup d’argent; 62, 40, de faux amis, ou des parents inutiles.

(13) Un Fat, qui se moutonne, se caresse, & un Sarcassien, nommé chien hargneux, sont ordinairement des sots qui n’onz libre entrée que chez les imbéciles & les mal honnêtes.
________________________________
[SIZE=-2] *19. J’ai traduit le Loto des Indiens, que j’ai mis au jour; mais croire que les fonds du Loto vont suivre celui qui fait l’opération, c’est une erreur; il faut pour y réussir savoir bien faire la règle; & mieux, la savoir bien lire; ce qui est assez facile.
*20. Voyez à inquiétude.[/SIZE]
(14) Imprévue: 74, 53, un présent non attendu: 19, 53, c’est un revers; la misère imprévue qui viendra tout-à-coup nous tenir compagnie, tel à ces hommes qui, par paresse & sans fortune, vivent momentané de la charité des uns, & de la duplicité des autres.

(15) Juste défiance, c’est la mère de suretè: autrefois les Egyptiens disaient, ne parlez jamais contre les hommes, ni contre les Dieux (*21): aujourd’hui il faut davantage, c’est à dire, qu’encore que l’on ne dise rien, il y a des hommes plus méchants que les démons, qui vous accusent d’avoir mal-parlé; & il est juste de dire ce que je sais, à cet égard, pour le bien général de la Société.
J’eu occasion de connaître un homme en 1771, qui, sans l’en prier, me dit: je vis des rapports que je fais au Bailli de mon Village, & comme il me les paye à la douzaine, quand je n’ai rien à dire contre les Paysans, sur ma foi, arrive qui plante, j’en invente contre eux, & je suis bien aimé, & et bien payé. Je lui dis, le Bailli est un sot, & vous un infâme.

(16) Trahison passée: ce hiéroglyphe porte avec lui le signe du passé, & j’avoue que je n’ai pas encore pu saisir le sens des Egyptiens, relativement au signe du passé; mais enfin 56, 62; dans le passé, vous avez été trahi par l’amitié que l’on avait pour vous; 20, 56, vous avez été trahi dans la fortune, &c.

(17) Sage avis: on voit de qui il vient & en quoi.

(18) Economie: est-ce relativement à la santé ou à la fortune? ...

(19) Effet; papier, bijoux, ne sont point perdus; mais seulement égarés.

(20) Faux amis, parents inutiles. Lorsque pouvant être utiles, ils sont durs, avares, ou ignorants, jusqu’au point de ne pas nous prévenir dans notre indigence, ce sont des hommes à fuir, & à detester; car si on fixe ses regards sur eux, ils feignebt souvent de vous plaindre, & en arrière ils s’opposent à tout ce qui pourrait vous soulager.

(21) Mal sur: 65, 31, il n’est pas dit que vous aurez un Procès; 31, 65, il n’est pas sur que vous auriez gain de votre Procès; ou si vous en avez un, il y a mauvaise sûreté pour le gain.

(22) Prodigue: il faut consulter la lame qui suit, pour savoir en quoi on est prodigue.

(23) Inquiétude: je n’avais jamais entendu définir l’inquiétude, comme je le is dans le Livre de Thot (*22)

(24) Clôture: une affaire cloîtrée n’est pas perdue; mais, comme le Procès, accrochée. Dans ce cas on consulte dans le Livre de Thot pourquoi, & on en trouve la raison.

Les ignorants opèrent mal en tout ce qu’ils font; mais il n’en est pas de même des hommes instruits: ainsi les Egyptiens prnaient le Livre de Thot, le mêlangeaient en tout sens, sans qu’ils vissent les Hiéroglyphes, & ils faisaient couper ce Livre en deux par leurs Consultants, & alors ils prenaient la première Carte, & la mettaient en B; la seconde en A, & la troisième ils la reportaient sur B. (Soit ici B. A.) La quatrième allait en B.; la cinquième en A, & la sixième en B. Enfin, la septième en B, ainsi jusqu’à la fin. De manière que sur A, il y avait 26 lames, & sur B 52.

Avec les 52, ils recommencaient la première opération (sur D.C.), & il se trouvait sur C 17 lames, & sur D 35; ils mettaient encore de coté les 17; & avec les 35 restantes, ils recommencaient l’opération FE; de manière qu’il venait en E, 11 lames; & en F, 24. Il se trouve que A=26. B=0. C=17. D=0. E=11. F=24; mais ces dernières n’étaient pas interprétées (*23).
________________________________
[SIZE=-2] *21. Contre les Dieux était une manière de parler commune aux Anciens Peuples; car les premiers Egyptiens n’admirent jamais la pluralité des Dieux; consultez le Pymandre.
*22. L’inquiétude qui ne provient que de l’ennui, est le partage des hommes inutiles à la Société.
*23. Notez qu’à chaque opération, il faut toujours mélanger à tête-bêche, & couper.[/SIZE]
Ainsi, prenant A, ils lisaient lame à lame (de droite à gauche, dont l’esprit est du tout à ses parties,) ce qu’elles annoncaient, & ensuite ils prenaient la première, & la faisaient parler avec la 26e lame. A étant finie, ils interprétaient C, & enfin E.

Lisez la Cartonomancie, troisième Edition de 1782; elle vous donnera la marche entière, quoique le Etteilla ne soit, je l’avoue, qu’une copie d’après les Egyptiens, ainsi que la Steganographie de Trithème, de même que la Théorie de Raimond Lulle, toutes copies, dis-je, du Livre de Thot, ou pour parler à tout le monde, des Cartes nommées Tarots.

Leur deuxième opération était de tirer trois fois 7 lames, qu’ils arrangeaient en cette sorte:

7. 6. 5. 4. 3. 2. 1. A.
7. 6. 5. 4. 3. 2. 1. B.
7. 6. 5. 4. 3. 2. 1. C.

Si A ne répondait pas à leurs questions, ils retiraient dessous sept autres lames, 7. 6. 5. 4. 3. 2. 1. A. Si cela ne répondait encore rien, ils retiraient encore sept autres lames, 7. 6. 5. 4. 3. 2. 1. A; & ils en faisaient autant pour B & pour C, s’ils n’avaient pas trouvé de solution, ou de pronostics affirmatifs. Si ces répétitions ne disaient rien, ils engageaient les Questionnants à prier les Dieux, à changer de conduite, & enfin à revenir le lendemain, ou quelques jours après.

Leur troisième opération était considérable, & à considérer. Après avoir battu & fait couper les 78 lames, ils en formaient deux colonnes, & un chapiteau, qu’ils appuyaient sur le haut des deux colonnes, & ensuite sans rebattre les lamres, ils formaient une roue, obervant dans cette marche de retirer le 1 ou le 8, suivant le Sexe qui les consultait; Lorsqu’il venait, ils placaient ce premier, ou ce huitième Hiéroglyphe, au centre, comme on le voit, ainsi que toute la figure

PICTURE (page 31) (As I can't post a picture in this thread, I ommit it, well it is is just a picture showing the way the cards are layouted as explained in the text.)

La première Carte venue, ils la mettaient à l’1, ainsi de suite jusqu’à 11. Ils mettaient la douzième Carte au nombre 12, & ainsi les autres jusqu’à 22, &c.

1, 11, 34, 44, était le passé; 12, 22, 45, 55, était l’avenir; & 23, 33, 56, 66, était le présent. Si le 1 ou le 8, suivant le Sexe qui questionnait, n’avait pas de passé, ils le prenaient dans le restant du Jeu, & portaient celui qu’il fallait de ces Hiéroglyphes, au centre, tels que vous voyez, 8. supposant que ce coup est pour une femme: car 1 serait pour un homme; tant il est vrai que la distance entre l’homme & la femme est de sept degrés; c’est ce qui fit commettre à Mahomet, une erreur, lorsqu’il dit que les femmes sont des Ouris, qui n’entreront pas dans le Paradis, mais en garderont la porte; n’ayant pas compris que ces sept degrés de distinction n’étaient que dans le monde physique.

Les Egyptiens expliquaient toutes les divisions l’une après l’autre, commençant par le Passé; ensuite le Présent, & en dernier l’Avenir; ils prenaient donc pour le Passé 8, 34, & 1; & suivant cette marche jusqu’à 8, 44, & 11, ainsi du Présent & de l’Avenir. On sent la nécessité de lire le Etteilla (dont le prix n’est que de 1 liv. 16 sols), si on veut entendre la manière d’expliquer ce coup, trois Cartes a trois Cartes, en employant toujours celles du centre.

Quelquefois les Sages Egyptiens ouvraient leurs Opérations par 12 lames; mais c’était toujours pour des objets remarquables, comme les récoltes, les décisions, les batailles; ou enfin pour les Souverains de la Nation, ou étrangers, ou pour ceux qui étaient leurs commettants. Mais sortis des trois opérations que j’ai détaillés, ils en reaisaient une quatrième; enfin, cinq ou six à leur gré, ou dirigés par des nombres; Exemple: En relevant les Cartes s’ils voyaient un nombre bien ou mal placé parmi les autres, ils s’en ressouvenaient, & après ce coup ils tiraient autant de lames que le nombre bien ou mal placé, &c. le leur avait indiquées.
S’il arrivait qu’un homme n’eût qu’une seule question à faire, & qu’ellefût juste (car ils étaient ennemis de tout ce qui était vicieux, ou pouvait porter à le devenir,) alors ils tiraient purement cinq lames, e d c b a, toujours en allant de a en e; si cela ne répondait pas, ils tiraient 10 autres lames, & les rangaienten en cette sorte:

5 4 3 2 1.
E D C B A.
10 9 8 7 6.

& ils expliquaient en allant de 1 à 5, de A à E, & de 6 à 10; &, comme j’ai déjà dit, si ces dix lames ne parlaient pas encore, alors ils remettaient les Questionnants à un autre jour, les engageant à adorer de plus en plus les Dieux, & à aimer leurs semblables, ou leur prochain.

Il ne faut pas se figurer que la Divination que pratiquaient les Egyptiens, était la même que chez tous les Peuples idolâtres, & particulièrement les oracles de Delphes, de Dodone, de Trophonius, de Nymphée, de Claros, & autres, qui les uns et les autres étaient mués par un esprit de politique ou d’intérêt mal entendu, puisqu’il ravalait la raison des hommes au lieu de les instruire. Si l’on pensait de même que les Sages Egyptiens ressemblaient, relativement à la Divination, à nos prétendus Devins et Devinneresses, ce serait une preuve authentique de l’ignorance où nous serions tombés sur la connaissance des hommes sortis, faut-il dire, directement des mains de la sage Nature.Tous les Oracles n’étaient existants que par les vues infâmes qu’avaient les Prêtres idolâtres; je n’entre ici dans aucun détails; mais à l’égard des prétendus Devins, personne n’en peut mieux parler que moi.

La Science, aux dépens d’un travail long et pénible, faisait jadis naître des Devins, ou si l’on veut, des Astrologues, des Physonomanciens, des Chiromanciens, des Géomanciens, des Cartonomanciens, & et enfin des Savants, dans toutes les branches de la Divination ou science des résultats. Aujourdh’ui c’est l’ignorance, la paresse, la misère, & l’ivrognerie qui font naître des prétendus Devins et Devineresses.

Depuis 30 ans il y en a peu que je n’aye connus, je ne dis pas seulement à Paris, mais dans la majeure partie de l’Europe. Les uns et les autres sont tous montés sur le même pivot; certains qu’ils ne sont point Devins, ils prennent une route pour paraître tels à leurs Consultants; car tout le reste de la Société qui les décrit, ne leur fait rien du tout. Un trait commun à plusieurs que je vais rapporter ne tient pas à la copie, parce que je ne suis pas démonographe.

Lorsqu’un insensé va chez ces ignorants, l’esprit bien tendu, qu’il découvrira si ils sont Devins, il ne s’aperçoit pas que c’est déjà un commencement de déraison; car il ne faut, en allant chez un savant, ou chez un ignorant, aucune préoccupation: se mettre sur ses gardes avant que son ennemi ne soit arrivé, je dis pour se battre en seul à seul, c’est une nicolade, qui annonce le vaincu, ou au moins la crainte puérile de ne point être vainqueur.

Arrivé chez la prétendue Sorcière, mon adroite ignorante reçoit brusquement l’Homme réfléchi, & le met entre deux feux: d’un côté, elle lui dit: Monsieur, avant trois jours vous pourriez bien aller en prison; & de l’autre côté: Monsieur, si vous vous y prenez adroitement, voilà une riche fortune qui ne peut vous fuir. Mon Savant est-il assez fort pour soutenir ces chocs si opposés l’un à l’autre? On lui offre le troisième moyen de le vaincre. Quelqu’un qui vous intéresse va mourir subitement.. Voyons, dit notre Champion, avec un peu d’ordre, ce que vous me dites: 1º. Est-ce que j’ai des ennemis? 2º. Est-ce que je réussirai? 3º. La personne qui doit mourir est-elle ma femme, ma soeur, mon fils, ma fille, ou simplement la seule tante qui me reste? N’allons pas plus avant, le pauvre homme en a trop dit, le Devin n’est pas Sorcier, , non, c’est notre insensé qui n’a pas pris garde au mouvement de la figure, & qui vient de prononcer, Premièrement, Qu’il craint des ennemis; or, voilà la chaine développée. Deuxièmement, qu’il est ambitieux; voilà le pivot. Troisièmement, qu’il espère un héritage; car il eût dit, arrive qui voudra, je n’attends rien; mais tout en se remettant, ou voulant se remettre de ce qu’il a trop parlé, il ne va pas faire attention qu’on ne va plus deviner; mais le prendre dans son faible, en lui annonçant tout ce qu’il voudrait déjà tenir, & en même temps, comme aux enfants, lui taper un peu sur les doigts pour le faire jaser, encore qu’il s’était bien promis de ne pas ouvrir la bouche, comme j’en ai maintes fois vu, dont la grimace silencieuse me divertissait.
Mais en bonne foi, rendons nous - raison; est-ce le Diable qui vient souffler aux oreilles du prétendu Devin, toute l’histoire de notre vie? ce serait une bêtise de le penser: c’est, dit un amateur de nos folies, la science qui les fait parler; mais ces prétendus Devins et Devineresses sont si ignorants, qu’ils ne connaissent pas même les lettres qui entrent dans leurs noms. Enfin, dira-t-on, comment, & par quels moens pronostiquent-ils des choses qui arrivent? Ecoutez une vérité; c’est notre ignorance qui les fait savants, & non la science, qui ne communique que sur les pointes aigues des veilles, & de la fatigue.

Tous les Sages, chez les anciens peuples, qui se sont appliquées aux sciences abstraites, ou hautes sciences, n’avaient besoin de rien, ne prenaient aucun tribut; la Nation les considérait comme ses vrais Sages; elle les substantait, prévoyait jusqu’à leurs moindres besoins physiques, & elle en retirait de salutaires avis dans tout ce qu’elle pouvait recquérir; car personne n’était effectivement plus sage & et plus savant que ces Mages.

Leur maison, ou leur Temple, était bien celui des Oracles; mais iln’était pas celui des offrandes, comme chez les Prêtres de Jupiter-Amnon, d’Apollon-Clarien, & tous les autres.

Lorsque nos prétendus Devins, ont le Livre de Thot dans leurs mains, ou tout autre objet aant servi jadis à la Divination, enfin ce livre scientifique, ou est renfermé l’Univers entier, pour dire, à la manière de parler du vulgaire, la bonne aventure, ils ne se sont pas primitivement occupés à étudier l’esprit de chaque Hiéroglyphe: Manque d’ordre, mUsure, Calomnie, chacun de ces mots n’ont à leurs oreilles qu’un sens, ou qu’un son. Quatre Hiéroglyphes nous donneront l’intelligence des 74 autres.

Nº. 9. La Justice, disaient ces Sages, signifie Équité; mais ce mot n’est qu’un son; car encore qu’il ne soit pas arbitraire, au contraire fixe, il faut pour nous donner une idée juste de tout ce que renferme ce son harmonieux, le décomposer, ou sans quoi l’homme prononcera cent mille fois Justice et Équité, & il n’en sera pas moins injuste.

La Justice comprend le droit naturel positif des gens(*24) Droits, des Péres de famille, du Souverain, des Maîtres, enfin des supérieurs sur les inférieurs.

Elle comprend le droit de donner des Récompenses, de commuer la Punition des crimes, proportionellement à leur Nature, suivant la Volonté, ou l’Action Considérant la Science, ou l’ignorance du coupable; ce qui se nomme Interprétation de la Loi.

Les Parties adhérentes de la Justice, sont Générales, & Particulières. Générales, la fuite du mal. Particulières la pratique du bien. Celle ci, la Religion, qui conduit, à aimer Dieu au-dessus de toutes choses, & son prochain comme soi-même. La volonté par la science de connaître ce qui est bien, & mal, Moralement et Humainement: Moralement en tout pays, un Dieu par dessus tout: Humainement, cahque pays, chaque usage. L’action morale et physique de la Justice; Moral, être intérieurement juste, apr amour de Dieu, ce qui ôte la crainte. Physiquement, pareque l’on est soi-même homme faible et fragile. Dans la Justice, Morale, Dieu, la Religion, & le Salut éternel. Physique, interne, ou externe: Interne, la Dévotion & la Prière; Externe, le sacrifice de l’amour-propre, ce qui porte à recevoir le Pauvre, à panser les Malades & visiter les Prisonniers, pour aider les indigens, comme ceux qui ont leurs femmes & leurs enfants, sans pain, sans feu, sans vêtements, enfin leur porter des secours physiques & moraux, ce qui nous donne la grace de Dieu.

Ayant vu généralement tout ce qui est dans l’esprit de la Justice, notant que ceci n’en est qu’un faible abrégé, on réfléchit sur tout ce qu’il lui est opposé; & supposant que l’on voye un homme agir contre le droit de la Justice, dans ce cas les Egyptiens lui pronostiquaient qu’il en serait rigidement puni; ou au contraire, s’il n’opérait qu’en raison d’elle, ces Sages prononcaient qu’il en serait récompensé, & l’Oracle était immanquable, parcequ’aucune vue que celle de la vérité, ne les faisait parler.
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[SIZE=-2] *24. Faute de cette interprétation, on sent que l’on a souvent violé le droit des gens.[/SIZE]
Nº. 10. La Tempérance: les Egyptiens considéraient cette précieuse vertu bien autrement que nous; ils ne disaient pas qu’elle s’étendait plus directement sur nos passions charnelles, que sur tous nos autres vices; Quelques lignes, en raison de ce qu’ils en ont écrit dans le Livre de Thot, nous mettrons à portée d’en juger.

La Tempérance est une vertu qui régit le moral comme le physique; elle est nommée le Précurseur de la vérité; Sans Tempérance l’homme porte toutes les autres vertus à une période qui les dégénèrent. D’un homme qui serait vertueux, l’intempérance en fait un maniaque, un enthousiasme, un hébêté; Ainsi à plus forte raison, combien la Tempérance est nécessaire, généralement, dans tous nos vices, nos passions aveugles, nos défauts, nos faiblesses, nos misères, nos infirmités, & même dans les choses brûtes utiles à la vie physique de l’homme.

La Prudence prévient, mais la Tempérance intervient. La Prudence nous abandonne, mais jamais la Tampérance; qui une fois emparée de son sujet, ne le quitte plus jusqu’à ce qu’elle l’ait conduit à la Force, à la Justice, à la Prudence, ou au tombeau.

La Tempérance à côté de l’homme criminel, soupire sur les actions injustes, & c’est souvent dans le vice même où elle triomphe de lui. Après & avant l’acte, elle lui parle en père & en maître; elle combat contre le vice, & pour peu qu’elle soit écoutée de l’homme dont elle prend la défense, elle terrasse son ennemi, & ramène l’homme à la vertu.

La Tempérance ammortit nos passions, nos dérèglements, souvent provenus d’une humeur péchante, d’un sang corrompu, d’une pituite limoneuse, ou trop limpide, enfin d’une bile trop douce, trop abondante, trop desséchée.

La Tempérance étend son ressort partout, & en tout ce qui est direct & indirect, utile & nuisible aux hommes. Un homme doit aimer le vin, le jeu, les femmes, enfin même tout ce qui, usé par excès, devient vicieux: mais avec la Tempérance, rien de ce qui est modéré n’est répréhensible. Je suis, dit cette admirable Vertu, la Tempérance et le Températeur de tout ce que les hommes aiment & détestent. Enfin, je suis peut-être la seule débonnaire amie des hommes: la Prudence leur parle à tous, cela est vrai, mais elle se plait avec les bons; mais moi je ne quitte point les méchants: Oui, quoique je sois une émanation de la vérité,je ne fuis pas les hommes faux, & pour vous dire tout, je cours plus après les méchants qu’après les bons; cette charge, cet emploi m’est cruel et pénible, mais il m’est donné; & toutes les fois que je ramène l’homme à lui-même & à la Vérité, he suis satisfaite, puisque ma récompense surpasse mille fois mes peines. Cessons d’employer la métaphore.

La Tempérance est une des quatre Vertus Cardinales; Elle a particulièrement en grande estime la Pudeur & la Sobriété; elle exige un travail proportionné à nos forces, à notre intelligence, & elle se plait dans une sorte de paresse, nommée repos des vieillards. Elle aime la solitude, mais elle y veut de l’occupation, & tous les jours un peu de société. Les Egyptiens la définissent bien, en peu de paroles, dans le livre de Thot, en disant, "la Tempérance est la Divinité qui préside à la santé morale, et physique". Elle est avant Apollon, le Dieu de la Médecine, du malade, & du Médecin, accompagnant partout la Prudence qui est sa compagne.

Les Egyptiens lui ont donnés deux aîles, pour marquer son intelligence, son activité, sa promptitude, &c.

Les ignorants Cartiers n’ont pas conçu que le caractère qui est au huat de son front, était le Soleil qui vient se reposer sur elle (*25).

Elle est vêtue, mais sa tête est absolument nue; elle verse d’un vase à l’autre non pas de l’eau et du vin, mais la substance de l’eau transmuée en huile & en vin, & pour parler aux jeunes Disciples du grand Hermès, elle amalgame après la purification les deux fluides, (les eaux qui séparaient les eaux,) l’eau de dessus et l’eau de dessous, pour en arroser, en imbiber le sec qui allait apparaître au nombre 10. que la Nature a scellé, scelle et scellera.
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[SIZE=-2] *25. Les Cartiers ont cru que c’était simplement de petits cercles. Cette figure ou ce Hiéroglyphe sert d’ornement à la tête de ce cahier.[/SIZE]
 

coredil

The third part
Il ne faut pas penser ici, que le Soleil placé sur son front y soit à dessein de l’éclairer; Roi des Astres, il comtemple son ouvrage, & celui de ses illustres Compagnons; il est sur le front de la Tempérance, parcequ’il a parcouru le ciel de la Prudence, de la Force & de la Justice; Il admire ici la liqueur qu’il a vivifiée, et il se plait à voir Épurer, Mitiger, Mêlanger, Amalgamer, Parfait, pour subdiviser les parties de la nuit opaque qu’il va disposer à compléter le trinaire, & la Nature entiere Matrice ou gage de la Science divine & de l’Art sacré, Reposoir & non Germe du Germe qui n’est qu’un, & que le prophane n’entends, ne touche, ni ne voit, quoiqu’il soit inséparable de lui, maître de lui, & mâne de lui; quel dommage que ce Hiéroglyphe soit altéré! Il ne faut plus étudier son tout, mais quelques débris purs de ce tout, afin de le reconnaître en entier: Ho! Raphaël, Corrège, Guide, Carrache, que n’avez vous peint ce Tableau! peut-être ne seriez vous point morts; vos Génies vous en eussent dicté l’esprit.

Supposez vous, Lecteur, voir la Tempérance ayant le pied droit sur un solide triangulaire de couleur noire comme le Jais, le pied gauche posé sur une boule blacnche comme l’albâtre, & ces deux solides assis sur une terasse d’un rouge brun foncé.

Cette noble Vertu est habillée à la Cananéenne, & plus sous vos yeux à l’Arabesque ou à la Turque, les bras étroitements serrés dans les manches d’une subreveste gorge de pigeon, bordée de Zibreline; Un manteau ou Tunique pourpre en dessus, & aurore en dessous; Les cheveux flottants; Des ailes émaillées averc ordre, de manière que l’on y distinguait sept couleurs primitives (*26); enfin une Ceinture or serrant sa tunique au point de sa poitrine, & sur laquelle était écrit Thot, ainsi qu’aux autres vertus: nom dans lequel elle tire de l’esprit qui y réside, le sien, qui, interprété, signifie centre; Le nom de cette Vertu était de même placé sur sa poitrine & à demi caché par la ceinture; Les Cartiers ont tout négligé et défiguré.

La Tempérance recommande la Chasteté dans la Virginité, le Mariage, & la Viduité; Elle domine sur la Continence, la Clémence, la Modestie, l’Etude, l’Affabilité, (la Mansuétude, doux, facile, traitable & prévenant,) la Miséricorde, l’Humilité, la Modération, la Simplicité, & elle maîtrise l’Ambition, la Curiosité, le Luxe, le Jeu, l’Yvrognerie, l’Amour-propre, enfin tous les vices, comme la Prudence les prévient, & la Force qui les rend, les soumet, & livre le coupable à la Justice, qui le punit, comme elle récompense l’homme vertueux.

Nº. 11. La Force donne la Magnificience, la Confiance, la Patience, La Persévérance: ses Actes sont, La Piété, l’Obéissance envers Dieu, dans les vertus Morales & Physiques. Envers les hommes, obéir & observer les lois humaines, Nationales & Provinciales, ce qui s’étend sur les Souverains, les Seigneurs, les Magistrats & aussi envers les Parents, les Hommes justes, les SUpérieurs, les Egaux, les Bienfaiteurs, les Amis, les Pauvres, les Infirmes, le Faibles: enfin la Force ordonne d’avoir égard, & même d’obéir à tout ce qui est vertueux, encore que l’homme robuste pourrait par sa force personelle, secouer cette inestimable docilité, ce qui troublerait la céleste harmonie que le Créateur a mis entre les Créatures: Elle exige particulièrement d’être soumis à la vérité des Lois Divines & Humaines; Elle nous dicte la Reconnaissance, l’Estime, & la vraie Amitié. Si la force humaine s’écarte une minute de l’esprit de la Force Divine, l’homme se met à l’instant entre le bras de la vengeance celeste, & le bras séculier de la Justice humaine: Etre docile, renferme tout le véritable esprit de la force.

Nº. 12. La Prudence; Dans la Consultation, le Jugement et le Commandement; adhérent, la Mémoire, l’intelligence, la Science, la Raison, la Prévoyance, la Circonspection, l’Adresse. Elle veut l’Honnête solitude, l’Economie, le Travail, l’Activité, la Politique, &c.

Comme les quatre Vertus Cardinales sont infiniment liées & unies ensemble, il n’est pas étonnant qu’elles ayent presque l’empire sur un même sujet; mais néanmoins, en réfléchissant, on y trouve toujours une sorte de distinction: exemple; La Prudence exige le travail pour subvenir aux besoins de la vie, & la Tempérance exige le travail par la même raison qu’elle demande le repos, l’un et l’autre étant nécessaires à la vie morale & physique.
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[SIZE=-2] *26. Notez que les sept couleurs sont sur un autre Hiéroglyphe où est l’Oeuvre parfait.[/SIZE]
Les Quatre Vertus Cardinales, indiquent dans le livre de Thot les Trois Vertus Théologales: La Foi; croire un Dieu, seul et unique, qui de rien a fait le Ciel & la Terre; car, disent ces Sages, Votre entendement s’étant soumis à croire un Dieu, seul & unique, qui a créé le monde, & arrangé toutes les parties qui le composent en leurs vrais lieux, vous est-il plus difficile de croire qu’il a formé ce monde avec rien, puisque lui-même il était tout? & enfin, ne voyez vous pas la seconde assertion certaine par la conséquence de la première en tant qu’il est Dieu, infiniment puissant?

L’Espérance, sans cette Vertu, disent les Sages, comment l’homme pourrait-il voir son Créateur, puisqu’il n’en aurait pas l’espérance? ne serait-ce pas une volonté tacite, & même formelle, qu’il renoncerait à ce bien unique, auquel peut prétendre l’homme?

La Charité: Cette Vertu était si sacrée chez les Egyptiens, que tous les Etrangers qui allaient les voir, avaient non-seulement le couvert, la nourriture, & le vêtement; mais le sujet pour lequel ils y étaient allé; c’est à dire les vrais principes de la Science & de la Sagesse; ou la réponse à leur question sur leurs entrprises, ou la guérison de leurs maux: Les vrais Sages connaissent la Nature, & les Sophistent étudient l’Art.

Pour ne point embrouiller l’Ouvrage, j’ai mis ici ces Notes, que le Lecteur reportera en leur vrai lieu.

les Charlatans trouvent tous les jours des remèdes souverains pour nos maladies; ce sont des ames cupides, des Charlatans; car remarquez sur autrui, que si la Nature ne vient pas à son secours, qu’il est mort.

Les plus grands médecins nous recommandent, depuis Hippocrates Pere de la Médecine vulgaire, la diete, & de l’eau; mais c’est avouer qu’ils sont ignorants, ils n’en sont que plus estimables: Où sont lee Egyptiens, & leur liqueur céleste astrale? Etudiez le Livre de Thot.

Chaque lettre de l’Alphabet a sa valeur A B. .... B. A, donne plusieurs prononciations, plusieurs sons, enfin différents sens; les Hiéroglyphes des Egptiens sont absolument la même chose. ....

En cherchant les rapports d’une suite de tons, je fus bien réjoui de trouver d’autres accords que je n’avais jamais entendus; ils formerent l’ensemble d’une harmonie si mélodieuse que le ravissement où j’en fus me fit douter un instant de la vérité de ma découverte, & m’occasionna un saisissement de satisfaction, qui ne fut suspendu & arrêté que par l’aspect de la mort, qui voulait saisir le plus heureux moment de ma vie pour en trancher le fil. .....

Quel juste milieu ne faut-il pas garder, si les extrèmes de la joie & de la douleur nous sont mortels!

Négligeant ma première recherche, je retirai promptement les nombres de mes neufs hiéroglyphes, et je broillai les Lames afin de ne point être subjugué par la plus haute & la plus pure jouissance que j’aye jamais éprouvée, & je continuai mon premier travail.

L’heure de ma récréation arrivée, je relevai mes nombres sur un des volumes qui renferme ce que je trouve de sublime, mais ne les ayant pris que dans leur ordre progressif, tels que les voici:

9. 12. 16. 25. 28. 37. 40. 42. 49. & ignorant ce qu’est devenue la feuille volante, je ne puis, à moins de faire 362880 + 362880 + environ 181440, ce qui fait en total Neuf cent sept mille deux cent permutations diverses, retrouver ce que les premiers Egyptiens avaient écrit littéralement: Heureux, oui, Heureux, qui rangera ces neuf Hiéroglyphes comme l’ordre & l’accord de mon opération me les avait fait rencontrer! Voici ma derniere digression.

1º. Est, l’Orient, la Force, le Printemps, 6 heures; l’Ange dominant, Gabriel; l’Homme, l’Asie, l’Enfance, la Tristesse, la Mélancolie, les Armes, l’Ambition, & la chaîne du passé et de l’avenir, son nombre est 11.
2º. Sud, le Midi, la Justice, l’Eté, 12 heures, l’Ange dominant, Michaël, le Lion, l’Afrique, l’Adolescence, la Promptitude, la Colère, la Bile, le Repos, le Feu, l’Agriculture, la Richesse & la chaine du présent & de l’avenir, son nombre est 9.

3º. Ouest, l’Occident, la Tempérance, l’Automne, 18 heures, l’Ange dominant; Raphaël, l’Aigle, l’Amérique, la Jeunesse, le Trouble, le Sang, la Joie, l’Affabilité, la Réflexion, l’Air, le sein des villes, la Pauvreté, & la chaîne du passé et de l’avenir, son nombre est 10.

4º. Nord, Septentrion, la Prudence, l’Hyver, 24 heures; l’Ange dominant, Uriel; le Boeuf, l’Europe. La Vieillesse, la DOuleur, la Pituite, la Stupidité, la Paresse, la Terre, la Finance, la Médiocrité, la Mort, & la chaine du présent & du passé, son nombre est 12.

Il serait à propos de démontrer comment les Egyptiens devinaient par le Livre de Thot, à la manière Astrologique; mais toujours je vais en promettant, & dis en attendant leur distique à ce sujet.

Le Ciel surpasse en beauté toute intelligence humaine.

Art, Science, & Sagesse sont les premières qualités dont doivent être pourvus les vrais Cartonomanciens.

Fin du Troisième Cahier.
Des raisons ayant engagé l’Auteur à interrompre l’ordre de son Ouvrage dans la distribution des quatre Cahiers qui le rendent complet; il prévient qu’ils se suivent en cette sorte:

PRIX
Le Troisième Cahier, . . 1 liv. 10 s.
Le Premier Cahier, . . 1 liv. 10 s.
Le Quatrième Cahier, . . 1 liv. 10 s.
Le Deuxième Cahier, . . 1 liv. 10 s.

Le Jeu de Cartes, corrigé, qui se vend chez l’Auteur, ...... 3 liv. 12 s.

N.B. Un jeu ne coutera que 1 liv. 16 s. pour les personnes qui, d’après l’achat de ce Cahier, voudront bien envoyer une Devise & 6 liv. 6 s. pour les trois autres Volumes, à mesure qu’ils paraîtront, & le Jeu, qui sera délivré à l’instant, ou peu de jours après s’il n’y en avait pas de corrigé.

L’Auteur répondra à cette Devise, par l’habitude qu’il a de récréer la Société, en l’interessant souvent par ce qui lui est le plus utile d’être prévenue.

Cet Ouvrage n’est tiré qu’à 500. Exemplaires.
The End
 

Ross G Caldwell

Thanks Coredil!

You've done a great service. Although Etteilla's system is esoteric, it is an important (and still practised) parallel Tarot tradition.

I think a re-edition of Etteilla's Cahiers, in one volume, would be a worthwhile work for somebody. Nobody I have met who uses Etteilla's cards has actually read him.
 

coredil

@Ross G Caldwell
Thank you for your comment.
 

Cerulean

Thank you, Coredil!

I have something that I can compare your translation of the Third Cahier with and sent you a pm.

The third Cahier has Temperance in the front.

Supplemental note:

All his Cahiers released separately had a cost mentioned in front and at the end of the issue, there is a note of another supplement and cost/address, so I wonder if he had a correspondence school in place to subscribers...so this was a developing practise from 1783 through 1789, until his final letter exchange with Hugrand/Jejagel, who vanished a few years after Etteilla's death (MikeH surmises about some beliefs and pehaps politics in the Etteilla Timeline thread). Dummett, Decker & DePaulis discuss Etteilla in more detail, although the political references in the allegorical Etteilla isn't my interest...more looking through the tarot material finally to figure out this tangled web of time and possibilities.

It was hard for me before now to have everything in place, because the first, second, third and fourth--as you said--has been scattered, re-issued, re-bound. Also there seems to be so many "Etteilla" attributed decks, it is hard to track from his playing cards to his tarot to what successors did, changed, and subsequent publishers added, changed, dropped and...then attributed at first to Etteilla, then to parlour sybils such as Julia Orsini, LeNormand, whatever was popular to attribute the esoteric to the cartomancy that fell into the realm of 'tarots'.

Anyway, will enjoy comparing your third cahier translation and very very happy thanks at all your work for us!

Cerulean
 

coredil

@Cerulean
Thank you for your interest.

Indeed, the front page of the "Troisième Cahier" shows a picture of the Tempérance.
I did not mentioned it because, the thread is more about making the text available than about graphic.

(BTW I answered your PM)

Best regards
 

MikeH

(This post has been edited by the author since first posting, starting after the first quote.)

Excellent job, Coredil, just what I have been hoping to see someday.

Before people who know French stop reading this thread, I hope they will tell me if I understand Etteilla correctly. Here is what I make of the first passage:
The Art of reading French Cards, having generally pleased, I believed that I would also flatter the curiosity and the taste of almost all Europe, if I brought to light that of reading the Cards named TAROT, these being in all respects the origin of ours, because they come to us (as M. Court de Gébelin has very knowledgeably told us, in his eighth Volume of The Primitive World) from the first Egyptians.

I shall not talk thoroughly here about this Deck of Cards, or rather this invaluable Book, which is familiar to me since 1757, about which I protest that I have found some unique information; however I shall say what is its way of being amusing, in imitation of the ancient Peoples who made this Deck of Cards, formerly named the book of Thoth, their most robust activity, containing generally all their sciences, and particularly their Religion, their Oracles, and their universal Medicine, so that it is easy to explain, by interpreting, like the Ancient Mages, the seventy-eight Hieroglyphs that are contained in this Deck of cards). (*1) To understand what I am going to say, it is useful to have before your eyes the deck of cards named Tarot, and so as not to have trouble with the order which I consider as their numbers and the interpretation which I give to Hieroglyphs, it is necessary to write both on each of the Cards, following the plan which I indicate, promising, besides, to bring to light what is lacking here, so as to have a complete idea of this Book of Thoth, which contains the whole Universe. (*2)
________________________________
(*1.) See in the work, p... nos. 9, 10, 11 & 12.
(*2.) It is the true expression of the wisest and greatest Ancients who have come before us.
P.S. This corrected Deck of Cards is found, in Paris, at the home of the Author, living at Rue de la Verrerie, facing that of la Poterie, in the new building. Address the Porter.
For the next section, I have revised, on 8/19/12, what I originally wrote here. In brackets at the end of each discussion of a card, I have added material from other sources. I also have an introduction to say what these sources are.

Introduction: Early in the Third Cahier is Etteilla’s first account of the meanings of the cards, an account that later developed into word lists in booklets and keywords on cards, both when the card is right side up and when it is upside down. From there, of course, they became the foundation for most modern divinatory interpretations of the cards.

Since the word-lists and keywords have mostly already been translated by others, I thought it would be useful to compare those translations to what we have here, to see the range of meanings involved. For the trumps, I have five previous translations, which I will abbreviate by using letters:

S = Stockman’s translation of the Etteilla material in Papus’s Tarot Divinatoire

R = Revak’s translations of the same, at http://www.villarevak.org/td/td_1.h

F = the keywords in English and French on the 1969 France Cartes (Grimaud) deck, the French corresponding in every case to the 20 of the 1789 deck pictured in Decker, Dummett, and Depaulis

D = the keywords in English and French in the booklet that comes with Dusserre’s edition of the Grand Etteilla III (entitled Tarot Egyptien, Grand Jeu de l”oracle des Dames)

Added 9/2: DDD: = Decker, Dummett, and Depaulis, Wicked Pack of Cards (p. 92). (These are translations of the keywords on the 1789 cards, for the 40 in Depaulis's possession.)

In addition, in French only I have another version of the word-list, in the c. 1840 book by the so-called “Julia Orsini” (probably a pseudonym of the editor Blocquel). Except in explictly giving reversed keywords (the same as in Dusserre, also in the upright), and a different reversed word-list for card 1, this version is much the same as that in Papus; I will refer to it only occasionally, with the designation “c. 1840”.

So I have added material from these sources in brackets at the end of Etteilla’s discussion of each trump. None of this material is absolutely necessary for understanding Etteilla; it is mainly for those who are interested in the fine points of translation, or who would like to see how Etteilla and his school developed what he wrote in 1782. If I knew how, I would have put this material in smaller type. I apologize for the length of the material added for cards 1 and 8.

I only include material from these sources when they say something different from my translation or what Etteilla is saying in 1782.

(Added 8/20: there is also another set of keywords, that of the current France Cartes deck, viewable at http://www.tarot.com/tarot/decks/index.php?deckID=9. This set is a major departure from the historic keywords, although its keywords are mostly drawn from the historic Etteilla-school word-lists.)

(Added 8/29: I changed the translation of "lame" to "sheet", as "lame" only refers to a blade-like leaf or part of a leaf, and never to the leaf, or page, of a book; "lame", among other things, means a thin metal plate. Etteilla is using "lame" to refer to the gold sheets or plates he says somewhere the first tarot images, or hieroglyphs, were written on. I say more later on this. "Hieroglyph" in the 18th century meant an image that conveyed an idea whose meaning was in some way mysterious. They were not necessarily Egyptian; fresh ones could be created at any time, and in fact were, in the 15th- 18th centuries, usually with a moralizing purpose.)

HOW TO AMUSE ONESELF
WITH THE DECK OF CARDS NAMED TAROT
Serving as the third Cahier of this Work

No. 1. The Egyptians took this Card or sheet [Fr. lame], (*3) on which was drawn a Hieroglyph (4) for the man who consulted them; so this Sheet or Card means, or represents, he who questions the Oracles by the Book of Thoth. [In F, on the cards, “Questionnant” = “Male Consultant” is the reversed keyword, in D “Le Questionnant” = “The Enquirer (man)”. The Upright in both F and D is “Etteilla”. R has nothing for this card. S for the sole keyword has “The Male Querent”, in the upright word-list “God”, etc., and in the reverseds, “the Universe, the physical man, the male, the querent”. DDD: Etteilla/Male questioner. The c. 1840 in the uprights has “Etteilla” as keyword and in the word-list “Dieu”, i.e. God, etc., and in the reverseds “Le Questionnant” and “Philosophe, Sage” etc., i.e. “Philosopher, Sage”.]

No. 2 The Sun, this hieroglyph means enlightenment. [F & D have Feu = Fire for reverseds; S and R have Fire.]

No. 3. The Moon, means harmful talk [lit. “blow of tongue”]. [S Proposal, discussion...gossiping...malicious gossip, slander; R Comments, Symposium, conversation... Prattle... Malicious Gossip, Slander; F & D Propos = Discussion in F, Talk in D. Reversed: L’Eau = Water; DDD Opinion, Water]

NO. 4. The Star means loss. [S Dispossession; R Desolation, Privation; F Loss; D Privation. Reversed: Air = Air; DDD Deprivation/Air]

No. 5. The World (*5) means journey. [R Voyage, F Travel. Reversed Terre = Earth; DDD Journey/Earth.]

No. 6. The Empress (*6) means, from something bad comes good, or, what has damaged us will become useful to us. [F and D upright Nuit = Night; S and R Night. For reverseds, Jour = Day; DDD Day/Night]

No. 7. The Emperor signifies support. [In reverseds, F & D have Protection = Protection, S & R Protection; DDD Support]

No. 8. This Card, or better this Hieroglyph, like both the preceding ones, no longer looks in any way like it was for the first Egyptians. (*7) Today on this Card we see a Juno, or a Female Pope, or a Spanish Girl; it means the woman for whom we question the Oracles of the Book of Thot. [F & D uprights: Etteilla. F reversed, “Questionnante” = “Female Consultant”; D reversed, “La Questionnante” = “Enquirer (woman)”. DDD: Etteilla/Female questioner. In S, the upright keyword is “Female Querent”, followed by the list “nature, repose” etc.; the reversed words are “imitation, Garden of Eden” etc. In R the keyword and upright are the same as in S, and the reversed is “Reproduction, Garden of Eden” etc. The c. 1840 has “Etteilla” as upright, followed by “Nature, Repos” etc.; in the reversed it is “La Questionnante” and “Imitation, Jarden d’Eden” etc.]

Nº. 9. Justice means Equity; example: C.B.A. A is Jupiter. Justice is B, & some other figure is C. .... A, Jupiter, B will render Justice to the figure C. On the contrary, in A.B.C., it will be C who will render justice to A. This example should serve generally for all, when one must interpret the Oracles offered in the entire spread drawn. [Upright is Justice. For the reversed, F & D have Le Légiste = Jurist in F, Law giver in D, Legist in S, Jurist in R]

Nº. 10. Temperance means or announces that one must moderate oneself. The subject being considered is that indicated in the sheet [or card, Fr. lame] following, whether physical or moral; the extremes, in the one and the other case, being contrary to the law that wise Nature indicates to us in its general movements. [Upright is Temperance. For the reversed, F & D Le Prêtre = the Priest; S Minister, Priest; R Minister, Priesthood]

Nº. 11. Strength. Let it be C.B.A.: A, the consultant; B, Strength; C, a rival of the consultant; the latter will be vanquished. Let it be B.C.A.: against the danger of A, ... C is going to seek Strength B, & vanquish A. ... This correct Hieroglyph, like the two preceding & and the ones following, comes to us directly from the Egyptians, if one allows that while passing through the hands of the Greeks, the Arabs, the first English People, and the Spanish, and finally the Romans, the Germans, etc., they have been altered, thus in general transposing nearly all the numbers; this I demonstrate and prove to be evident in the entire Work; but the number is correct for Strength. [..ce que je démontre & prouve évidemment dans l’Ouvrage entier: signifie la Force.] [Upright is Strength. For reversed, F & D Le Souverain = Monarch in F and Sovereign in D, while S and R have Sovereign]
________________________________
*3. They were of the finest gold, and their dimensions were 1 by 2.
*4. The Hieroglyph that was on this card is totally changed; thus without entering the matter, this Card offers today, according to the country where it is made, only a Jupiter, or a Pope, or a Swordsman.
*5. Remove the oval Cartouche, & put in its place a Serpent having its head in its mouth... & in place of two miserable blades of grass, put two pyramids of 59 measures, because the figure had some 121; & in agreement with all the Wise, you will conceive that this figure was surrounded by seven stars.
*6. Our inestimable Ancients would certainly verify that this is mistaken: this Hieroglyph is modern; in one of the three other cahiers I will demonstrate that this was originally the fourth day of creation.
*7. The Dissertation that I made on this Card, proving in an irrefutable manner the sort of Hieroglyph it was originally, merited at Frankfurt-on-Main in 1777 the appellation of Astro-phil-astres, & Mage of France, in the terms of [aux termes de] the second [of the] human Sciences.
 

merissa_88

Thanks coredil and MikeH! Thanks for typing this up:

Just want to make sure I understand:

the Moon means malicious gossip?
 

coredil

Mike H said:
Excellent job, Coredil, just what I have been hoping to see someday.

Before people who know French stop reading this thread, I hope they will tell me if I understand Etteilla correctly. Here is what I make of the first two passages:
You're welcome.
I am glad you take the plunge for this translation, though I am quite sure that we have very different points of view about Etteillas work ;)
But in any case I consider this book as essential for a better comprehension of Tarot meanings.

A technical remark:
As I already mentioned, the use of italic and also the punctuation are from the original text.
I must say Etteillas use of italic seems to me sometimes unclear and not always consistent, but I tried to toroughly transcribe it.
Maybe it would be usefull to keep this in the translation.
I see that you transcribed the italics in the second passage but not consequently in the first.

BTW paragraph breaks are also original.

About your translation, it looks very good to me.
Though I did not know that one could translate "Lame" with "Leaf".

Keep the usefull work.

Best regards

Thanks coredil and MikeH! Thanks for typing this up:
You're welcome.
Just want to make sure I understand:
the Moon means malicious gossip?
I think yes, another word for "coup de langue" could be "médisance".
But honestly, I am not a linguist and surely others know more on how to interprete these words.
Mike H translation "Harmfull talk" sounds right to me.

Best regards