L'abbatiale de la Chaise Dieu en BOURGOGNE et la Danse Macabre

Namadev

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Dans la maison de Dieu (la Casa dei), la mort est finalement bien plus familière qu'il n'y paraît. Sous les hautes voûtes gothiques, dans la pénombre et un silence monacal, tout semble reposer en paix pour l'éternité.

La Danse macabre

La célèbre Danse macabre de La Chaise-Dieu est un véritable sermon, une leçon d'égalité devant la mort. Un défilé de couples composés d'un mort nu, parfois drapé d'un linceul et d'un vivant représentant l'ordre hiérarchique de la société médiévale. Nul n'y échappe, les richesses, les honneurs et la gloire ne sont rien au moment du trépas et cette égalité devant la mort rassure. C'est la promesse d'une vie nouvelle et éternelle.

Elle expose aussi bien le Pape, le plus haut dignitaire à l'époque médiévale, que le médecin, l'astrologue, le moine, le prêtre, la bergère, le laboureur ou l'enfant. Comme pour le jour du Jugement Dernier, ce sont les plus grands qui ouvrent la marche. N'auraient-ils pas plus à se faire pardonner ?



La fresque de la Danse Macabre reste, là comme ailleurs, le message de l'Eglise aux chrétiens, les invitant au repentir et à la pénitence. Dans l'abbatiale, elle prépare non seulement les fidèles, mais aussi les moines à ce qui les attend. On doit être prêt à mourir, c'est la loi de Dieu. Lui seul, décidera de l'heure. Cette oeuvre n'est aujourd'hui accessible qu'en arrivant du chœur. Elle orne les troisième, quatrième et cinquième travées. L'ensemble est composé de trois panneaux séparés par deux piliers donnant l'aspect d'un triptyque.

Modestement éclairée par de hautes fenêtres en lancette, elle expose en une procession, 46 personnages répartis entre 23 vifs et 23 morts ou «transis» sur une longueur de 26 mètres. Chacun de ces personnages a une hauteur d'un mètre vingt environ. Au début du second panneau, une partie de la fresque a disparu. Ce dommage irréparable est le résultat de l'installation d'un escalier menant à la chaire, réalisé à la fin du XIXème siècle et détruit au début du XXème.

L'œuvre dans son ensemble est aujourd'hui bien conservée et mise en valeur par un éclairage approprié. Elle a fait l'objet d'une restauration en 1989 qui l'a débarrassée des poussières, mousses et algues qui l'avaient envahie depuis longtemps. L'œuvre n'a jamais été achevée, seule l'ébauche reste visible, colorée d'ocre rouge pour le fond et d'ocre jaune pour le sol sur lequel dansent les personnages.

«Le mort, le vif fait avancer». Le dessin, clair et assuré, laisse l'impression d'une mort amusante. Un mort (ou transi) rieur, joueur, parfois enclin à la plaisanterie, à la cajolerie voire à l'encouragement , allant d'un vif à l'autre. Le vif, plutôt tranquille parfois dubitatif, cherche à tout prix à éviter la rencontre ou à retarder le dernier instant. Les sentiments exprimés, tant par les vifs que par les morts, restent très humains autant par leur posture que par l'expression de leur visage.

Dans l'abbaye de la Chaise-Dieu, la Danse Macabre présente quelques particularités qui en font une représentation unique comme la présence de deux femmes.

Premier panneau : le Pape, l'Empereur, le Légat, le Roi, le Cardinal, le Connétable, l'Abbé mitré, le Chevalier.

Second panneau : le Moine bénédictin, le Bourgeois, la Chanoinesse, le Marchand, la Moniale, le Sergent à verges, le Chartreux.

Troisième panneau : l'amoureux, le Médecin, le Clerc théologien, le Laboureur, le Cistercien, l'Enfant, le novice.

Dans ces hautes terres du Livradois, aux confins de l'Auvergne et du Velay, sur une terre au climat souvent rude, dans une abbaye où nombre de pèlerins se sont retrouvés durant des siècles, le message universel, «l'âme d'un puissant vaut bien celle d'un humble», prend alors tout son sens.

«La Danse Macabre s'appelle
Que chacun à danser apprant
A l'homme et femme est naturelle
Mort n'espargne petit ne grant».

Les tapisseries

Au dessus des stalles, tout autour du chœur, se développe une tenture composée de 14 pièces. Longues de 65 mètres, ces tapisseries ou "draps imagés" étaient à l'origine composées de 18 pièces. Elle sont tissées dans de la laine mêlée de fils de soie. Jacques de Saint Nectaire, dernier abbé régulier de 1491 à 1518 est le commanditaire de cette œuvre. Ses armoiries figurent en bonne place sur les tapisseries. Il semble que les scènes représentées soient extraites de la Bible des Pauvres dans une édition de 1460. Chaque scène du Nouveau Testament est encadrée par deux événements qui l'annoncent, associée à quatre versets prophétiques.

Les versets tissés sont identiques à ceux présents dans la Bible des Pauvres. Cette œuvre reste énigmatique quant à son style et le lieu de son exécution. Toutefois, il est probable qu'elle ait été réalisée dans le nord de la France ou en Flandre (actuelle Belgique).

Les villes de Lille, Arras, Tournai ou Bruxelles étaient passées maîtres dans l'exécution de ce type de tapisserie à la fin du XVème siècle.

L'enfance du Christ, la Passion, le Jugement Dernier et des scènes de l'ancien Testament sont représentés de façon brutale et cruelle. Les corps sanguinolents sont bien visibles et les visages représentés gardent un côté bestial. On notera que chaque tapisserie est parfaitement remplie, il n'y a pas de place pour le vide.

Les «draps imagés» se présentent dans l'ordre suivant :
- l'Annonciation, la Nativité, l'Adoration des Mages
- la fuite en Egypte, le massacre des innocents, le baptême de Jésus
- la tentation de Jésus, la résurrection de Lazare, l'entrée de Jésus à Jérusalem,
- Jésus vendu par Judas, la Cène, le baiser de Judas,
- la flagellation, le couronnement d'épines, Jésus devant Pilate
- le portement de Croix, la mise au tombeau,
- la résurrection du Christ, les saintes femmes au tombeau vide
- l'incrédulité de Saint Thomas, l'Ascension, la Pentecôte,
- le couronnement de la Vierge, le Jugement de Salomon et le Jugement Dernier.

Trois autres tapisseries figurent à cet inventaire mais ne se trouvent pas dans le chœur.
- la Naissance de Jésus,
- le Crucifiement,
- la Résurrection.

Elle sont visibles dans la salle du trésor au côté de magnifiques sculptures du XIIème siècle. Ce principe de l'imagerie, comme celui de la Danse Macabre permettait au peuple et à tous les fidèles du Moyen-âge de comprendre les Saintes Ecritures sans le besoin de savoir lire et écrire. "


Alain

"
 

firemaiden

Thank you Alain. That seems like a fascinating fresco - one which might be interesting in relation to several of the Major Arcana.

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Abbatiale de la Chaise Dieu

Wonderful pictures of the abbey and of the fresco.